ABIDJAN, 24 décembre (Xinhua) -- Les putschistes guinéens, qui  ont pris mardi le pouvoir par un coup d'Etat, ont assis jeudi un  peu plus leur pouvoir avec l'allégeance du gouvernement du Premier ministre Ahmed Tidiane Souaré qui s'est rendu dans leur caserne. 

Le Premier ministre s'est rendu jeudi vers midi au camp  militaire Alpha Yaya Diallo, après que le Comité national pour la  démoratie et le développement (CNDD, junte), dirigé par le  capitaine Moussa Camara, leur eût ordonné de faire ainsi mercredi  après-midi. 

"Je voudrais vous dire que nous sommes des techniciens (...)  Les anciens membres du gouvernement sont entièrement à votre  disposition dans vos hautes fonctions pour le bien-être de notre  pays", a déclaré M. Souaré lors de la rencontre avec le chef de la junte, le capitaine Moussa Camara. 

"La prise du pouvoir (par l'armée), c'est une transition pour  des élections transparentes et libres et en décembre 2010 nous  allons rejoindre les casernes", a déclaré de son côté le capitaine Camara, qui avait mercredi affirmé être "président de la  République". 

Le secrétaire général de la puissante centrale syndicale USTG, Ibrahima Fofana, a quant à lui souhaité "un gouvernement d'union  nationale en place pour faire en sorte que l'exécutif puisse faire un travail de qualité pour remettre la Guinée sur le chemin de la  démocratie". 

Malgré ces évolutions qui leur sont favorables, les  putschistes doivent faire face à une pression de plus en plus  forte de la part de la communauté internationale, qui condamne  leur putsch et demande un "un retour immédiat à l'ordre civil". 

Jeudi, la France, qui a "des liens profonds, amicaux et  anciens" avec Conakry, s'est déclarée "vivement préoccupée" par la situation en Guinée, et a appelé à un retour rapide au  fonctionnement normal des institutions dans le pays. 

L'Union auropéenne (UE), par la voix de la présidence  française, a pour sa part demandé l'organisation d'élections " démocratiques et transparentes" au "premier semestre 2009". 

Les Etats-Unis ont de leur côté menacé mercredi de suspendre  les aides financières à la Guinée, si la junte refuse de restaurer le système démocratique civil dans le pays. 

Mercredi, sur la radio d'Etat, la junte a choisi comme leur  leader le capitaine Camara, et promis "des élections libres,  crédibles et transparentes fin décembre 2010". 

Selon eux, la prise du pouvoir par l'armée est "un acte de  civisme qui répond à la volonté de sauver un peuple en détresse"  et le CNDD, "fier d'avoir accompli cette mission (...) n'a aucune  ambition de s'éterniser au pouvoir". 

"La seule raison est le souci de la sauvegarde de l'intégrité  territoriale. C'est pourquoi, sans réflexion profonde, le Conseil  s'engage à organiser des élections libres, crédibles et  transparentes fin décembre 2010", poursuit le communiqué. 

Le président guinéen Lansana Conté, en poste depuis 1984, est  décédé lundi à 18H45 (locales et GMT) à l'âge de 74 ans, au terme  d'une longue maladie. 

Selon la Constitution guinéenne, c'est le président de  l'Assemblée nationale, en l'occurence Aboubacar Somparé, qui doit  gérer temporairement les affaires d'Etat pour une durée de 60  jours, avant l'élection présidentielle.

http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-12/26/content_786344.htm