Lors de la clôture ce samedi, du sommet de l'Asem, le Premier ministre Wen Jiabao a estimé que les mesures prises jusqu'à présent pour tenter de limiter les effets de la crise financière n'étaient pas suffisantes. Le chef du gouvernement chinois en a appellé à une plus grande régulation financière précisant qu'il voudrait bien plus que des paroles. A sa suite, le président français Nicolas Sarkozy, a promis que des décisions seraient bien prises lors de la réunion rassemblant les grandes puissances industrialisées et émergentes, le 15 novembre.

Avec notre envoyée spéciale à Pékin, Véronique Rigolet

Il a les traits tirés, Nicolas Sarkozy, mais il se dit « satisfait ». Les discussions ont été intenses pendant vingt-quatre heures à Pékin, mais le résultat est là, Européens et Asiatiques joueront un rôle de premier plan au sommet de Washington, assure le président français.

Comme le président Sarkozy le souhaitait, la déclaration commune du sommet de l’Asem demande une réforme en profondeur du système monétaire et financier et un rôle accru du FMI. Dans le bloc asiatique, l’Europe pourra compter sur un soutien de poids : le soutien très ferme de la Chine.

Le Premier ministre, Wen Jiabao, insiste : la Chine participera activement à la réunion de Washington et elle souhaite avant tout réclamer « une plus grande régulation » du système financier. « Il faut plus de contrôle pour éviter que la crise ne se reproduise », martèle le dirigeant chinois.

Assis à ses côtés, Nicolas Sarkozy est bien sûr enchanté : « Nous n’irons pas à Washington uniquement pour parler, dit-il, mais pour prendre des décisions concrètes ».

En clair, pas question d’une réforme a minima, la Maison Blanche est prévenue.

Une économie chinoise pétante de santé

Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin

Le discours officiel n’a pas beaucoup varié. « La première contribution de la Chine au redressement mondial, c’est la bonne santé de son économie ». Une formule répétée hier encore par le président et le Premier ministre chinois. Et la Chine en prend les moyens. La consommation interne a été fortement encouragée. La quatrième économie mondiale est un vaste marché potentiel d’un milliard 300 millions de consommateurs.

Le pays va également soutenir ses exportations, grâce à de nouvelles subventions, accordées en particulier aux entreprises exportatrices, en particulier dans le secteur du jouet, de l’ameublement ou des produits textiles.

Après être passé sous la barre des 10% de croissance, Pékin ne désespère pas de maintenir un taux supérieur à 9% l’année prochaine. Pour autant, la Chine devrait aussi répondre aux appels de la communauté financière internationale.

La Chine est très intéressée par l’idée de régulation du système financier. La Chine a également donné son accord, à une participation au sommet qui doit se dérouler le mois prochain aux Etats-Unis, mais on ne sait pas encore si le président Hu Jintao sera présent.

Côté français, on espère surtout constituer un bloc solide entre Européens et Asiatiques, pour imposer un certain nombre de réformes du système financier que les Etats-Unis ne sont pas pressés de voir mettre en œuvre.

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