Après un gel de cinq ans dû à de profondes divergences sur l'épineuse question des droits de l'homme, La Havane et Bruxelles ont officiellement repris leur coopération jeudi, avec la signature d'un accord cadre entre le commissaire européen au Développement, Louis Michel, et le chef de la diplomatie cubaine, Felipe Pérez Roque.

Avec notre correspondant à La Havane, Guillaume Decamme

La querelle du couple La Havane-Bruxelles a beau être enterrée, l'Union européenne n'entend pas pour autant balayer les sujets qui fâchent sous le tapis.

En premier lieu, les droits de l'homme et leur corollaire, les prisonniers politiques. Selon des estimations officieuses, les prisons cubaines en compteraient deux cents.

Ingérence

Alors, peu importe les grincements de dents de La Havane. Pour Louis Michel, le commissaire chargé du Développement et de l'Aide humanitaire, le dialogue transatlantique devra inclure tous les sujets, sans tabou et les droits de l'homme devraient y tenir une place de choix.

Tour de table délicat en perspective, d'autant plus que Felipe Pérez Roque, le ministre cubain des Affaires étrangères a prévenu: « Cuba n'acceptera aucune ingérence dans ses affaires internes et bien sûr les droits de l'homme en font partie ».

Reconstruction

Louis Michel apporte cependant deux enveloppes destinées à la reconstruction d'hôpitaux, d'écoles et de logements, détruits par les cyclones Gustav et Ike en août et septembre derniers. Deux millions d'euros devraient immédiatement être débloqués.

Suivra l'an prochain une somme allant de 25 à 30 millions d'euros, également destinée à la remise sur pied de services publics sérieusement mis à mal par les ouragans.

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