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Win Tin : «Je vais travailler pour la démocratie»

25.9.2008 - RFI
La LND, principal parti d'opposition en Birmanie s'est engagé mercredi à poursuivre le combat pour la libération de sa dirigeante Aung San Suu Kyi et de tous les détenus politiques, au lendemain de la sortie de prison de sept proches de la lauréate du prix Nobel de la paix. Mardi, sept cadres de la LND, dont le journaliste Win Tin, figuraient parmi 9 002 prisonniers libérés par la junte militaire pour « bonne conduite ». Win Tin était enfermé à la prison d'Insein depuis près de 20 ans. Il répond aux questions de RFI.

RFI : Comment allez-vous ?

Win Tin : (Rires) Pas si mal…après 19 ans et trois mois de prison. Aujourd’hui j’ai 79 ans. C’est plutôt vieux pour un Birman alors pendant toutes ces années j’ai essayé de rester en bonne santé pour rester « normal ».

RFI : Dans la prison d’Insein, vous avez donc organisé votre survie ?

WT : Oui absolument…. C’est ça…

RFI : Mais comment avez-vous survécu ?

WT : J’ai survécu en gardant intactes mes convictions politiques.C'est-à-dire continuer à réclamer la libération des prisonniers politiques. Réclamer la réunion d’un véritable Parlement ou encore avoir un dialogue politique entre nous, l’opposition et le gouvernement. Je me suis accroché à ces trois convictions fortes que j’ai essayé de défendre au quotidien… soit en discutant avec les autres prisonniers soit en discutant avec certains officiels à l’intérieur de la prison. C’est comme, ça que je suis resté en bonne santé.

RFI : Et pourtant vous avez été torturé…

WT : Dès mon arrestation, en 1988 jusqu’en 1996. J’ai été torturé à de nombreuses reprises. J’ai été maltraité. Par exemple, on m’interrogeait pendant plusieurs jours et plusieurs nuits. On m’empêchait de dormir…c’est une torture terrible. Parfois, ils me sortaient de ma cellule. J’étais attaché. Ils me faisaient mettre ma tête sur les pieds et me jetaient dehors dans la cour de la prison. Je restais ainsi de 7 heures du soir à 3h du matin. Plusieurs fois aussi, ils me mettaient une cagoule sur la tête. Ils m’interrogeaient et me frappaient. J’ai été battu de nombreuses fois. Mais de 1996 à aujourd’hui, j’ai été mis dans une cellule d’isolement. Vous voyez, ce n’est pas si mal… Mais je n’avais pas le droit de parler à d’autres prisonniers. Ma cellule était à l’écart des autres. Il n’y avait personne à côté de moi…comme ça, personne ne pouvait m’entendre hurler.

RFI : Cela veut dire que ces treize dernières années, vous n’avez parlé à personne ?

WT : Non ! Parfois j’avais le droit de recevoir des visites de  ma famille…une fois tous les quinze jours pendant quinze minutes, c’est tout. Quand on m’emmenait à l’hôpital, je pouvais aussi parler aux autres patients. C’est arrivé deux ou trois fois…¨

RFI : Etiez-vous au courant des manifestations anti-gouvernementales de l’année dernière qui ont abouti à une répression sanglante ?

WT : Comme je vous l’ai dit, je voyais ma famille une fois tous les quinze jours. Donc j’avais un résumé des informations en quinze minutes. J’avais le droit de lire la presse officielle, donc je savais pour les visites des émissaires de l’ONU ou les manifestations.

RFI : Maintenant que vous êtes sorti de prison, allez-vous poursuivre vos activités politiques ?

WT : Je vais travailler pour la démocratie et mon parti, la LND. Je ne sais pas si on m’y autorisera car pour ce faire je dois m’enregistrer auprès de la commission électorale. Peu importe… je continuerai mes activités, à faire de la politique. Aujourd’hui, (mercredi 24 septembre 2009) j’ai rencontré les leaders de mon parti et je leur ai dit : « La libération de quelques prisonniers politiques, ce n’est pas assez. » Parce qu’il y en a beaucoup… plus de 2000 encore en prison. Bien sûr, il faut exiger la libération d’Aung San Suu Kyi et tous les autres. Ils sont nombreux. Et il y a beaucoup de jeunes. Min Ko Naing et Koko Kyi sont toujours en prison.

RFI : Les autorités birmanes vous semblent-elles capables de faire preuve de flexibilité ?

WT : Je ne crois pas qu’elles peuvent changer… Vous savez, en Birmanie, la structure politique du bas jusqu’en haut est verrouillée par les militaires. Beaucoup de gens influents, beaucoup de commerçants, d’hommes riches, de techniciens sont des militaires. Donc je suis plutôt pessimiste. Les militaires sont partout. Dans toutes les strates de la vie birmane. Ce ne sera pas si facile d’obtenir des changements. Mais nous essayons de faire changer les militaires, de les rendre plus flexibles. Car dans le pays, les gens ne sont pas trop contents de ce gouvernement…c’est mon impression.

RFI : Comment allez vous profiter de ces premières semaines de liberté ?

WT : Je ne vais pas faire grand-chose. Je dois essayer de me faire enregistrer par les autorités. Je dois voir beaucoup d’amis. Et puis, il faut que j’aille aux réunions de mon parti. Donc, je crois que, ces deux prochaines semaines, je vais être pas mal occupé !

http://www.rfi.fr/actufr/articles/105/article_72741.asp

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